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La garde-robe de Notre-Dame Consolatrice des Affligés
La sainte patronne du Luxembourg change plusieurs fois de tenue pendant l’Octave
La tradition d’habiller la statue miraculeuse de Notre-Dame Consolatrice des Affligés remonte au moins à 1640, comme en atteste une image pieuse de Kevelaer. Sans doute est-elle encore plus ancienne, car l’idée s’est popularisée dès le Moyen Âge en Europe. Elle se perpétue encore de nos jours : la donation la plus récente a été faite en 2012 par la Grande-Duchesse Maria Teresa à l’occasion du mariage du Grand-Duc héritier Guillaume avec la Princesse Stéphanie de Lannoy. Les robes de la Vierge et de l’Enfant Jésus ont été réalisées à partir de la traîne de la robe de mariée de la Grande-Duchesse, une création de Pierre Balmain. Quelques années avant, en 2008, la famille de Léon Weber, ordonné prêtre le samedi 27 avril 2024, avait offert un ensemble en brocart rouge avec dessin de fleurs et flammes. La Sainte Vierge dispose aujourd’hui de près de soixante-dix tenues pour habiller sa statue de Notre-Dame Consolatrice des Affligés.
Pour l’Octave, Yolande Scheeck et Marie-Madeleine « Maisy » Steffen, caméristes responsables de la garde-robe de la Consolatrice, ont sélectionné sept robes, parmi lesquelles l’une des plus anciennes qui nous est parvenue, la robe verte cousue et brodée par l’impératrice Marie-Thérèse en 1761. En velours vert foncé, avec un voile en dentelles de Venise, le manteau est brodé de motifs floraux au fil d’or et paillettes, orné de dentelles au fuseau et franges métalliques. Cette magnificence requière les plus grandes précautions. De surcroît la statue en bois polychrome date de la fin du 16ème siècle et ne doit pas être abîmée. Les caméristes redoublent donc d’ingéniosité, par exemple en plaçant des feuilles de papier, totalement invisibles pour les fidèles, entre les bijoux et le bois.
Chaque tenue demande infiniment de précision et de goût du détail car tous les accessoires changent en fonction du manteau. La Consolatrice dispose d’une profusion de manchettes, de voiles, dont les blancs doivent s’accorder sans fausse note. Ses bijoux sont également nombreux, tout comme les chapelets. Il n’y a qu’un seul jour de l’année au cours duquel la statue en bois est nue, c’est le Vendredi saint. La piété populaire prend alors une dimension théologique.
- Robe dite « en moiré blanc »
- Ensemble en tissu satin Duchesse blanc, orné de nervures verticales
- Ensemble de deux tissus différents de couleur vieux rose, brodé à décor floral polychrome
- Ensemble en soie écrue et brocart argenté, entrelacs avec les douze cantons luxembourgeois
- Ensemble en velours vert foncé, robe dite "de l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche"