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Essais sur la vérité  
12 juillet 2013

Avant propos : Pourquoi une série d’essais sur la vérité ?

Dans une première partie, les coauteurs parleront de leur chemin de vie en authenticité dans la vérité de chacun. Ils préciseront leur désir de sens en accord avec leur éthique. L’un (MS) s’exprimera dans le cadre de sa foi en Dieu (catholique), l’autre (BB) le fera tout d’abord en tant que scientifique et ensuite dans le cadre de sa foi humaniste non pas à la recherche de Dieu mais dans son chemin en croyant que Dieu n’est pas. Les coauteurs ne débattront pas pour tenter de convaincre l’autre que sa vérité est la vérité. En revanche comme nous le verrons, chacun a grandi dans sa foi face à l’autre dans l’harmonie de leur partage respectueux.

Ensuite, les coauteurs se sont engagés dans des réflexions sur les vérités générées par les diversités rencontrées dans l’humanité en se limitant aux différences de penser, de croire, d’agir… en Occident / Chine. Ce choix n’est pas arbitraire car chaque entité a été marquée par des spiritualités apparemment incompatibles. L’Occident est influencé par le judéo-christianisme dualiste dans son essence. La Chine l’est par le Taoïsme et le Confucianisme plusieurs siècles avant JC et à partir du 1er siècle après JC également par le Bouddhisme, les trois étant profondément non dualistes, monistes, holistiques, bipolaire dans le Taoïsme.

Le thème de Dieu notamment apparaîtra car il se conçoit bien dans un monde dualiste (influence de la pensée grecque via Platon puis l’apôtre Paul) alors que l’idée de Dieu est largement absente des modes de penser des pays extrême-orientaux. Que les lecteurs ne s’attendent pas à un traité général, rigoureux…, de nombreuses références seront fournies, elles permettront à ceux qui veulent approfondir ces réflexions de le faire.

Même dans un Occident, en voie de déchristianisation au moins partielle, les peuples engrammés par les spiritualités de l’Occident demeurent dualistes en particulier en science, en philosophie et en théologie. Il en est de même envers le non-­‐dualisme pour notamment les Chinois, même si ces derniers ont accueilli la science et la technique occidentales à partir du siècle des lumières foncièrement dualiste, sans s’ouvrir toutefois en profondeur au Christianisme, malgré les efforts de Matteo Ricci SJ [1] par l’ouverture aux valeurs chinoises, la tolérance à leur égard (culte des ancêtres, vénération de Confucius) et une politique d’ajustement et d’adaptation.

Ces considérations ont des conséquences capitales sur l’avenir de l’Occident en perte d’hégémonie face notamment à la Chine dans les domaines politiques, économiques, scientifiques, techniques… et religieux. En effet, se posera d’une manière forte pour la chrétienté missionnaire (Nouvelle évangélisation) le problème de l’inculturation, mal pris en compte, selon les coauteurs. À la différence de l’Esprit d’Assise qui réunit dans un même élan d’amour, sans volonté de conversion, outre les représentants des différentes religions, des personnalités de la culture et de la science non croyantes mais engagées dans la recherche de la vérité et conscients d’une responsabilité partagée pour la cause de la justice et de la paix. Bernard Baudelet n’apprécie pas le terme non croyant, in dans incroyant, l’alpha privatif du mot athée, il se nommera ultérieurement alter-­croyant.

Bernard Baudelet sera tenté de montrer que ces diversités sont la conséquence de la complexité des mondes (Dieu, la science…) auxquels chacun est confronté. De plus, les hommes et les femmes qui s’efforcent d’interpréter ces mondes complexes sont également complexes, même pour des religions révélées (Christianisme et Islamisme), car le message considéré comme divin est connu par des Hommes et interprété par des Hommes engrammés par leur culture.

Cette Tour de Babel non réduite à l’incompréhension des langues, est le défi de notre temps. En effet, la tentation hégémonique est grande de vouloir assimiler les autres dans un esprit communautariste exacerbé, en leur imposant d’éliminer leurs diversités (intégration par assimilation). Est­‐il possible d’espérer un élan d’amour pour se réjouir de la richesse des diversités humaines ? Il demeure comme difficulté dont nul ne connaît la réponse, de proposer des voies pour collaborer dans un tel esprit. En effet, on doit craindre que la crise actuelle, conséquence folle qu’un communautarisme mondial, matérialiste, capitaliste… et religieux ait pour conséquence grave le renforcement de tous les communautarismes (nationaux, religieux, sociaux, sociétaux…) en réponse aux communautarismes des profiteurs (notamment grâce aux paradis fiscaux) dont le pouvoir est bien supérieur à celui des mondes politiques. Voilà autant d’embûches de la globalisation.

Cet avant­‐propos présentant les objectifs d’une série d’essais en regards croisés entre un théologien et un scientifique ouvert aux sciences humaines, seront développés dans les essais suivants :

I. Vérité en sciences
II. Vérité de la foi chrétienne en Dieu
III. Mondes de la complexité
IV. Vérités de la foi en Dieu à l’aune de la diversité et de la complexité
V. Chemin personnel de la foi en Dieu
VI. Chemin spirituel d’un alter-­‐croyant
VII. 1. Autre monde de la complexité : L’humain
VII. 2. Autre monde de la complexité : Occident – Chine
VIII. Richesse des diversités et problèmes du relativisme
IX. Nouvelle Tour de Babel
X. Et maintenant !

Les lectrices et les lecteurs intéressés peuvent adresser des emails aux auteurs (mathias.schiltz@cathol.lu et bernard­‐baudelet@orange.fr). Il leurs sera répondu toujours dans un esprit de mutuel écoute, suivant des modalités qui devront alors être définies (réponses individuelles, conférence publique avec débats…).


[1Dans un message publié à l’occasion du 4e centenaire de sa mort (19 mai 2009) le pape émérite Benoît XVI a présenté Matteo Ricci comme un modèle de dialogue et de respect pour les croyances d’autrui.

 
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