Présentation de la contribution du Luxembourg

Introduction : Si on parle « intuition », nous aimerions faire parler « la spiritualité », « l’action de l’Église du Christ » et « le processus synodal » lui-même, en les personnifiant et les trois vont revenir dans leurs prises de parole sur les intuitions, les tensions, les appels à l’action et les priorités que nous voyons au Luxembourg, mais aussi bien au-delà de ses frontières.

S : En tant que spiritualité, je vous demande d’offrir un espace d’écoute inclusive, une place pour le partage inclusif qui dépassent les barrières que nous avons créées pendant les temps passés.
Cette ouverture d’esprit, en communion avec l’Esprit Saint pourra susciter un accueil dans la diversité et la fraternité.

Ps : En tant que processus synodal, j’entends pour le moment aussi le silence retentissant des voix qui n’ont rien dit lors du processus synodal, je vois aussi la présence de ceux de la communauté LGBTQ qui nous ont parlé avec leurs pancartes devant l’Église lors de notre célébration d’ouverture de dimanche soir et lundi matin devant l’hôtel. Les entendez-vous également ? Ils sont symbole des voix de tous ceux qui sont laissés en marge de l’Église, qui ont une situation de vie difficile, ceux qui se sentent blessés….Il ne suffit pas de parler d’eux, mais de parler avec eux. Un travail de réconciliation reste à être fait. Peut-être qu’il doit d’abord être appris ? Nous avons besoin de cette démarche de réconciliation également au sein de notre Église afin de surmonter les tensions et de réparer des blessures tant en interne qu’en externe.

A : En tant qu’action de l’Église du Christ, j’ai en tout besoin de toi, spiritualité. Tu me donnes la profondeur dont j’ai besoin, tu m’ancres dans le message du Christ. Tu me donnes mes racines et me nourrit. Donc, je veux me lier intimement avec toi.

Ps : Fraîcheur. Nouveauté. Libération. Ces mots-clés du DEC témoignent des expériences exprimées en lien avec moi, le processus synodal. Oui, ma première phase, la phase diocésaine, est terminée, mais je voudrais proposer de ne pas perdre l’élan que nous avions en diocèse, mais que nous continuions avec le même élan à écouter et à parler, discuter à tous les niveaux, malgré toute tension, malgré tout cheminement à vitesse différente et de nourrir l’espérance en appliquant les principes de la subsidiarité, de la coresponsabilité et d’une culture du feed-back.

Ps : J’ai découvert dans ce pays très petit mais aussi ailleurs le grand écart entre ceux qui cherchent des réformes même des transformations et de ceux qui ont peur des changements jusqu’à les rejeter. Que ces écarts nous fassent curieux de découvrir les arguments de l’autre, qu’ils nous fassent vigilant à nous respecter mutuellement en vue de construire l’avenir de nos communautés ensemble, et non pas les uns contre les autres, en voyant dans la diversité une richesse.

A : Nous avons un devoir, une mission : lever la voix pour annoncer le message de Dieu dans le monde d’aujourd’hui ! Devenir concret, sans trahir nos racines.

S : Moi, spiritualité, je propose des formations transformatrices régulières pour découvrir encore davantage le message du Christ de la Bible et pour apprendre à mieux l’intégrer dans le monde d’aujourd’hui.

Ps : En découvrant sur mon chemin les différentes prises de position, je remarque qu’une partie des chrétiens s’est éloignée de l’Église sans avoir perdu la foi. Que nous regardions honnêtement et ouvertement sur le « pourquoi » de leur prise de distance.

A : Il nous faut devenir une Église de la présence, une Église qui écoute et qui se fait écouter.
Transformer l’Église sans tourner juste autour de nous-mêmes, avoir une vue pour le monde,

S : en laissant la place qui lui est digne au message de Dieu. Dieu va nous guider, nous ne devons pas avoir peur. Développons une spiritualité de la communion, de la participation, développons une spiritualité de la mission.
Je vous prie de ne pas oublier : je ne peux que réussir que si nous gardons un double dynamique : un processus de réforme en interne ET une réponse aux défis du monde actuel tout en renouvelant et en gardant notre identité chrétienne.

A : Face au cri de la création et des hommes et femmes au niveau de la crise climatique et l’exploitation économique des pauvres au Sud global le Pape François nous a déjà donné deux instruments en main avec les encycliques Laudato Si et Fratelli Tutti. Concrétisions-les, le monde a besoin de notre apport car un autre monde est possible. Nous sommes là pour servir et non pour nous servir.

Renforçons le rôle des femmes et leur participation à tous les niveaux de la vie de l’Église en tenant enfin compte de leurs charismes et talents, d’ailleurs ceci vaut pour chacun indépendamment si homme ou femme. La question de l’accès des femmes aux ministères ordonnées doit être approfondie.

Remettre les jeunes au centre de notre démarche, oui, cela est difficile et parfois on a l’impression de rester dans le désert malgré une tente. Si le Synode est un rendez-vous avec l’avenir comme on dit parfois, alors il est clair : Sans jeunes, pas d’avenir de l’Église. Une priorité à ne pas manquer qui commence avec l’écoute des jeunes.

Merci de votre écoute.

(les membres de la délégation sur place Josiane Mirkes, Sandy Syoen et Jean-Louis Zeien)